En roue libre
Il n’a jamais eu de tricycle. Son premier vélo ? « Mes parents me l’ont offert vers mes 3 ans. Il était blanc, avec des petites roues et un panier dans lequel le chien grimpait. C’était un caniche marron, baptisé Brunus. » Romain Diani raconte l’épisode tout en buvant un café dans un bistrot de l’avenue Mozart, à Paris. Il vient de tourner une heure autour de l’hippodrome de Longchamp. Sa vitesse de croisière ? « 31 km/h. » Ce n’est pas un petit joueur. Et ce d’autant qu’il répète volontiers l’exercice chaque matin, « vers 8h30 », quand son emploi du temps le lui permet. Photographe et assistant de photographes - même s’il a un bac pro de comptabilité en poche - , il s’est d’abord pris de passion pour le VTT. « Ado, j’aimais faire des sauts du côté du Mont Valérien ou au parc de Saint-Cloud. » A 21 ans, il flambe sa première paye dans l’achat d’un vélo. « Je l’ai revendu huit mois plus tard. » Pour en racheter un autre. Plus performant. Et ainsi de suite. « A cause de l’usure du vélo et de sa cote qui peut vite chuter, comme celle d’une voiture. » Ajoutons à cela qu’il aime la mécanique. Dans le garage de son père, il répare des voitures de collection. De là à customiser un vélo, il n’y a qu’un tour de roue.
« Mon grand-père tournait au vélodrome de Mantes-la-Ville »
« J’achète des vélos en kit », explique-t-il. Ensuite, il les bricole. Résultat : sa transmission est faite pour lui. Sur mesure. « Adaptée à mon niveau. » Un niveau de routard capable d’assurer une « rando » qui flirte avec les cent kilomètres de distance. « Mon grand-père, lui, était un pistard : il tournait au vélodrome de Mantes-la-Ville. » Côté tenue, il est équipé : chaussures, casque, casquette, gants et protection dorsale quand il fait du VTT, sans oublier le bidon. « En général, je ne mets que de l’eau dedans. Mais j’ai le souvenir d’une rando en Belgique où j’ai mis de l’Orval… j’étais raide au bout de deux bouteilles ! » Un mot des maillots : « J’en ai quatre. Deux quand je fais du vélo de route - dont celui de la Belgique, car j’aime aller rouler là-bas - , deux autres quand je grimpe sur le VTT. » Il possède donc deux engins : un poids moyen et un poids léger. Si le VTT – 14 kilos - est planqué chez ses parents en région parisienne, son vélo de route - 9 kilos - vit avec lui, dans son appartement parisien. Compliquée, la cohabitation ? « Non. Car j’habite un rez-de-chaussée. »
L’appli du Tour dans son iPhone… et son vélo en fond d’écran
Alors que le Tour de France bat son plein - « on a attaqué la montagne ; on va voir les bons grimpeurs… » - , il ne rate rien des étapes. Et pour cause : il a l’appli du Tour dans son iPhone… et son vélo en fond d’écran. Des blessures de « guerre » ? « Je me suis pris quelques gamelles en VTT, reconnaît-il. Je me suis fait des frayeurs. Avec le vélo de route, je suis tombé aussi, mais plutôt à l’arrêt, à cause des chaussures qui s’accrochent aux pédales. Au début, je n’étais pas habitué. » Sa plus grosse frousse reste le jour où deux Vélib’ se sont invités autour de l’hippodrome de Longchamp. Certains routards arrivaient à 40 km/h. « Moi, j’ai dû piler et j’ai cru que j’allais me faire très mal. » Le peloton a hurlé contre les deux cyclistes du dimanche. Anne Hidalgo projette d’ouvrir des vélo-écoles à Paris : il est grand temps. Cet été, Romain Diani a prévu quelques jours de vacances. Sa destination ? Amsterdam… la ville du vélo.