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C’est un gosse du XIVe. Pierre Sauvage a grandi entre le parc Montsouris et le Lion de Belfort : entre nature et province à Paris. Enfant, il voulait devenir vétérinaire. « J’étais fan de tous les animaux… ou presque. Peut-être pas des serpents… » Mais les études de véto sont longues. Et il faut être bon en maths. Ado, Pierre Sauvage se projette plus volontiers dans « un travail qui ne ressemble pas à un travail ». A l’issue d’un bachelor décroché dans une école de commerce et marketing, il rêve d’un « poste créatif » et s’oriente vers la communication. Il démarre au service de presse de la maison Christian Dior, puis atterrit dans la garde rapprochée de Jean-Charles de Castelbajac. Mais celle qui va lui donner toutes les clés du métier, c’est Véronique Lopez, « la Anna Wintour de la com’ ». Nous sommes à la fin des années 1990 et la divine diva des RP (relations presse) a tous les budgets déco qui comptent. Elle confie « l’art du jardin » à son nouveau protégé.

« J’ai renversé ma coupe de champagne sur la robe de Sophie »

La thématique du bucolique va sourire et réussir à Pierre Sauvage. Car c’est dans les jardins de Bagatelle, pour la Louis Vuitton Classic, qu’il croise la route de Sophie Douzal. Attachée de presse, elle a également fait ses classes aux côtés de « la » Lopez. Ça crée des liens ? Pas tout de suite. Et pour cause : « J’ai renversé ma coupe de champagne sur la robe de Sophie », se souvient Pierre Sauvage. Il s’est excusé sur le moment et le lendemain, en lui faisant porter un bouquet de violettes. Ça plaît à Sophie Douzal, alors en quête d’un collaborateur pour la seconder dans les RP du Plaza Athénée. Ce sera Pierre Sauvage. Le duo va ainsi rayonner sur la com’ parisienne pendant une quinzaine d’années, avec des budgets qui en ont fait pâlir plus d’un : Tiffany & Co, Berluti, Frédéric Malle, le Byblos de Saint-Tropez, le Guanahani de Saint-Barth, des tables étoilées ou encore l’arrivée de Carine Roitfeld au Vogue

« Aujourd’hui, je suis marchand de tapis »

Pierre Sauvage évoque ce passé sans nostalgie. Il parle d’une « belle époque », sans la regretter. « La limite de l’exercice, dit-il, c’était la répétition. Je suis parti alors que tout allait bien. Je suis toujours en contact avec Sophie : il est à peine midi et je l’ai déjà eue trois fois au téléphone depuis ce matin… » En 2015, il a donc quitté la com’, stress et strass pour reprendre Casa Lopez, une maison d’édition de tapis qu’il ouvre désormais sur les arts de la table. Tiens, Lopez… un lien avec Véronique ? La boîte appartenait à son mari. « Je lui ai toujours dit qu’un jour je reprendrai sa société », confie Pierre Sauvage qui se dit désormais « marchand de tapis ». Nouveau job, nouvelle vie. Avec trois boutiques, sept salariés, un bureau rue du Mail et le plein de créations : l’an dernier, ses tapis fluo ont fait sensation. Discret, toujours tiré à quatre épingles, il se sépare rarement de son duo de « chiens de coussins » : Urgo et Hialta. Ses vacances ? En Provence, « où ma maison est voisine de celle de Sophie ». Une certaine idée de la… fidélité.

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